Test Final Cut Studio 3

La dernière version de Final Cut studio datait de 2007, et on se demandait quand la firme de Cupertino allait l’updater. C’est désormais chose faite avec Final Cut studio 3, dont voici les nouveautés majeures.

Final Cut Pro 7

Après 10 ans de bons et loyaux services, Final Cut Pro rentre dans sa 7ème version. Il y a deux ans, ce logiciel s’enrichissait du ProRes, un codec offrant une très bonne qualité d’image avec une taille de fichier réduite. Cette nouvelle mouture s’étoffe de 3 nouvelles déclinaisons du ProRes: 422 Proxy avec une basse résolution pour le montage offline, 422 LT avec une bande passante réduite pour les sujets d’actualité ou le sport, et 4444 avec une qualité optimale comprenant couche alpha et gérant des résolutions allant jusqu’au 4K, format spécifiquement dédié pour le compositing ou l’étalonnage.

L’outil de vitesse a été revu et corrigé. On peut désormais lisser les changements de vitesse en début et fin de clip, une fonction idéale pour les effets de time remaping. De plus les changements de vitesse n’impliquent plus forcément de raccorder les clips en aval, ce qui était souvent la cause de désynchronisation.

Les effets s’agrémentent d’un nouveau type de volet baptisé Alpha transition, qui se base sur une animation surimposée à la coupe ainsi qu’un cache. Apple propose d’ailleurs une dizaine de transitions sur son site.

Concernant l’export des séquences, on constate deux nouveautés notoires. En premier lieu l’encodage se gère par la nouvelle fenêtre Share. Mais c’est surtout iChat Theater qui fait entrer Final Cut Pro dans l’ère de la visio-conférence. Diffuser à distance les séquences depuis Final Cut en passant par iChat devient un jeu d’enfant. Voila un gain de temps indéniable pour les validations à distance.

L’intégration des rushes tournés avec des caméras solid state (Sony XDCAM EX ou Panasonic DVCPRO HD) est aussi accrue. On notera enfin une multitude de nouveautés secondaires, comme les options de marqueur (couleur, raccordement lors de ripple edit), une fenêtre de timecode flottante ou encore l’ajout des multiples transitions à un groupe de clips en une seule opération.

Motion 4

Motion 3 s’était ouvert à la 3D. Cette nouvelle mouture y apporte de nombreuses options telles que les ombres et réflexions. Elles sont générées automatiquement et s’ajustent avec de nombreux paramètres tels que la diffusion de l’ombre ou l’intensité de la réflexion. Motion 4 gère aussi la profondeur de champ, et permet cadrer automatiquement un objet, ce qui rend les mouvements de caméra en 3D plus aisés. On remarquera enfin un nouvel outil pour la création de générique déroulant.

Soundtrack Pro 3

SoundTrack Pro, l’outil audio dédié à Final Cut Pro, s’enrichit de quelques nouveautés intéressantes, comme l’option d’ajustement automatique du niveau des voix dans l’outil Lift & Stamp. La fonction de time strech est utile pour changer la durée d’un clip dans en modifier la hauteur : elle intègre maintenant 3 algorithmes différents, ainsi que des plug-ins optionnels. On remarquera aussi deux modes de nettoyage en ce qui concerne la réduction de bruit (bruit de fond avec prise d’empreinte, et ronflette électrique avec choix des harmoniques), ou encore la possibilité d’enregistrer directement depuis l’éditeur multiprise dans passer par une timeline.

Color 1.5

Avec Final Cut Studio 2, Apple nous avait fait l’agréable surprise d’intégrer un outil d’étalonnage : Color. Cette première mouture avait néanmoins quelques défaut de jeunesse qui ont été corrigé dans cette version 1.5 . Tout d’abord, l’intégration avec Final Cut Pro est optimisée, puisqu’elle gère les graphiques, effets de vitesse, clips multicam. Mais surtout, c’est le support de fichiers avec une résolution allant jusqu’au 4K (Red One) qui permet à Color 1.5 de jouer dans la cours des grands.

Compressor 3.5

Le passage en version 3.5 se traduit pour Compressor par un workflow amélioré. J’en veux pour preuve les Job Actions, des Apple Scripts exécutés après l’encodage. L’intérêt de cette version 3.5 est aussi d’associer ces scripts à des modèles d’encodage en série, les Batch Templates. On peut ainsi automatiser plusieurs opérations complexes un seul clic. On constatera aussi la possibilité de préparer l’authoring DVD et Blu-ray à partir de menus prédéfinis, mais en ce qui concerne ces derniers c’est hélas la seule option de Final Cut studio 3.

DVD Studio Pro

Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Apple avait complété cette suite par une solution d’authoring Blu-Ray comme l’a fait Adobe avec Encore CS4. Car force est de constater qu’en 2 ans, DVD Studio Pro n’a pas évolué. Aujourd’hui, il ne fait plus l’ombre d’un doute que le Blu-Ray est le support incontournable pour la vidéo haute définition. Final Cut Pro est un formidable outil de montage s’intégrant parfaitement avec des workflows HD, 2K et même 4K. Et quel en est l’intérêt, si c’est pour diffuser les films réalisés en format timbre poste sur un iPhone via YouTube ?

Conclusion

Après 2 ans d’attente, Final Cut studio 3 laisse un sentiment mitigé. Malgré quelques nouveautés intéressantes, on espérait d’avantage de la part d’Apple, notamment en ce qui concerne le Blu-ray.

© 2010 Stéphane Nicolle-Xplorer studio